SOPK, ça veut dire quoi ? 6 points pour comprendre ce qui cause des règles irrégulières

Avoir des règles irrégulières est quelque chose de courant : et oui, le cycle menstruel “parfait” de 28 jours existe plus dans les bouquins que dans la réalité ! 😉  Les causes peuvent être très variées. Par exemple, quand on commence à avoir ses règles, il est normal qu’elles soient irrégulières les premières années : le cycle menstruel se met en place. Le stress, le sommeil, une forte activité physique ou encore un traitement hormonal peuvent en être d’autres causes. 

Comme d’habitude, on ne vous conseillera jamais trop d’aller consulter un·e professionnel·le de la santé (même si vos règles ne sont pas irrégulières d’ailleurs) régulièrement. En effet, des règles irrégulières peuvent indiquer un Syndrome des Ovaires Polykystique (SOPK), une maladie hormonale qui touche une femme sur 10. 

Mais qu’est-ce qu’il se cache vraiment derrière ce nom (un peu complexe, on vous l’accorde) ? On vous explique tout ça ⬇️

1. Le Syndrome des Ovaires Polykystiques n’a rien à voir avec des kystes  

Oui, alors là on vous l’accorde, ça nous perd complètement ! En fait, le SOPK est une maladie hormonale liée à une quantité trop importante de testostérone. Cela va avoir une conséquence sur le développement des follicules. 

Enfait, chaque mois, plusieurs follicules (de 5 à 10) sont contenus dans les ovaires. Si les ovaires fonctionnent normalement, alors un des follicules va devenir “dominant” c’est-à-dire qu’il va continuer son développement pour devenir un ovule. Les autres s’arrêtent. Et ensuite c’est l’ovulation (ça, on connaît, on te l’explique dans notre article COMPRENDRE SON CORPS, COMPRENDRE SES RÈGLES 

Or, quand on a une forte dose de testostérone, ce dérèglement hormonal va bloquer le développement de tous les follicules : aucun ne va devenir “dominant” et donner lieu à la production d’un ovule. Résultat : il y a des moments, parfois pendant longtemps, où l’on ovule pas, et donc où l’on a pas ses règles. Mais il n’y a aucun kystes. 

2. Le nom SOPK est le fruit d’une erreur 

Alors là, vous allez nous dire : mais s'il n’y a pas de kystes, pourquoi on appelle ça “syndrome des ovaires polykystiques” ? Enfait, c’est qu’au moment de la première observation de la maladie en 1935, les médecins ont cru que tous les petits follicules non développés étaient des kystes ! Le nom du syndrome vient donc d’une erreur médicale.

3. Il existe trois types de symptômes : cycles menstruels irréguliers, hyperandrogénie, problèmes métaboliques 

Le symptôme le plus répandu et caractéristique du SOPK est l’irrégularité des cycles menstruels. Mais d’autres symptômes sont spécifiques du SOPK : 

  • L’hyperandrogénie : en raison du taux élevé de testostérone, les personnes atteintes du SOPK peuvent avoir une hyperpilosité, une alopécie ou encore de l’acné. 
  • Des problèmes métaboliques notamment cardio-vasculaires ou de diabète à partir de 50 ans généralement. 

4. Le diagnostic est posé par une échographie et un bilan hormonal

Pour que le diagnostic soit officiellement posé, deux des 4 critères de Rotterdam (établis par la Société Américaine depuis 2013) doivent être constatés par le/la médecin : hyperandrogénie clinique (alopécie, pilosité excessive, acné), ovulations irrégulières, absence de follicule dominant et/ou présence de nombreux follicules non achevés au sein d’un ovaire. 

Ce diagnostic est établi généralement grâce à deux examens : 

  • Une échographie : elle permet de voir les nombreux follicules non développés. Toutefois, chez certaines femmes, les follicules ne sont pas toujours visibles, et il faut compléter par un bilan hormonal.
  • Un bilan hormonal : ce sont les fluctuations hormonales au cours du cycle menstruel qui provoquent l’ovulation. Or, lorsqu’une personne est atteinte du SOPK, le taux d’hormones sécrétées (LH et FSH) stagne et n'entraîne donc pas d’ovulation. Ceci peut être mesuré à l’aide d’une prise de sang. L’absence de fluctuations hormonales peut donc être contrôlée par des dosages sanguins. Le taux de testostérone peut également être dosé pour établir le diagnostic.  

5. Il n’existe pas de traitement “miracle” 

En cas de SOPK, il est recommandé d’avoir une bonne hygiène de vie, notamment pour prévenir les risques de diabète. Mais il n’est pas nécessaire d’opérer, puisqu’il n’y a pas de kystes ;) Il n’existe par ailleurs pas de traitement curatif. 

Par contre, pour diminuer les symptômes, il est possible de prendre un traitement hormonal (souvent la pilule contraceptive) qui permet deux choses : 

  • La réduction des symptômes d’hyperandrogénie. 
  • Des hémorragies de privation permettant de régulariser les cycles si cela est souhaité par la personne.

En dehors de la prise de traitement hormonal, les symptômes de l’hyperandrogénie peuvent être traités localement : il est alors intéressant de consulter un·e dermatologue qui permettra de prendre en charge l’acné si besoin ou vous proposera des méthodes d’épilation adaptées si cela est souhaité.

6. Il est possible d’avoir des enfants quand on est atteint·es d’un SOPK 

On entend souvent dire qu’on ne peut pas avoir d’enfant en cas de SOPK. C’est faux : il n’y a aucun problème en soit au niveau de l’utérus ou des ovaires. Là où la grossesse peut être un petit peu plus compliquée, c’est que l’ovulation se produit moins souvent et est moins prévisible. 

S’il est donc possible de tomber enceinte “naturellement”, deux solutions peuvent être privilégiées pour mener une grossesse à bien : des traitements hormonaux qui permettent de stimuler l’ovulation et si besoin, le recours à la Procréation Médicalement Assistée (PMA). 

 

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