Le tampon, ce mal-aimé (ou pourquoi on a peur des tampons)

 Tampons ou serviettes ? Ahhh...le bon vieux dilemme… Quelle que soit la protection menstruelle que tu utilises, il y a de fortes chances que cette question t’ai traversé l’esprit.

Savais-tu que globalement, nous vivons plutôt dans un monde de serviettes ?

Et voui, les serviettes dominent le monde ! Selon Statista, en 2018, le marché mondial des tampons représentait en valeur 1/5eme de celui des serviettes. Et ça c’est une moyenne. En Asie par exemple, les tampons ne sont pratiquement pas utilisés (on détaille cela plus bas). En Allemagne, 63% des protections menstruelles achetées sont des tampons. Aux USA, c’est assez équilibré avec un usage souvent combiné serviettes/tampons, en France, ce sont des serviettes à plus de 70%...

Mais pourquoi a-t-on tendance à snober les tampons ? Plusieurs facteurs expliquent cette situation et beaucoup sont culturels. On te laisse lire les 5 raisons pour lesquelles le tampon est tristement incompris.

 

1. LES TAMPONS ET LE MYTHE DE LA VIRGINITÉ

Tu as sans doute entendu au  moins une fois quelqu’un vous dire  "si t'utilises un tampon, tu risques de perdre ta virginité"... ? Balivernes tout ça (pour rester poli).

Ce mythe ne date pas d’hier ; les premiers tampons commercialisés dans les années 1930 aux Etats-Unis ciblaient uniquement les femmes mariées. Au-delà de la croyance infondée que l’insertion d’un tampon puisse mettre en péril l’intégrité de l’hymen, l'idée qu’une femme non mariée puisse mettre quelque chose à l’intérieur de son vagin était tout simplement scandaleuse ! Vous imaginez le drame si par mégarde elle y avait trouvé une forme de plaisir ?

Presque un siècle après, le mythe de la virginité potentiellement compromise perdure encore, notamment au sein de communautés où rester vierge jusqu’au mariage est valorisé, et pour lesquelles le respect de normes religieuses strictes (quelle que soit la religion d’ailleurs) influence le quotidien des femmes. On en revient encore à ce concept socialement construit -et patriarcal - selon lequel la valeur d’une femme réside dans sa pureté (virginité avant le mariage etc..). Pffff…

Pourtant, le choix de tes protections périodiques et ta vie sexuelle sont deux choses bien distinctes.  Donc on le répète, que tu sois vierge ou pas, le fait que tu choisisses d’utiliser des tampons ne fera aucune différence et ne regarde que toi.

 

 

2. ON NE NOUS PARLE PAS ASSEZ DE NOTRE CORPS ET DE NOTRE SANTÉ SEXUELLE

Sans l’accès à une forme d’éducation sexuelle objective et bienveillante, il est clair que les tampons peuvent apparaître quelque peu mystérieux. Souviens-toi de la première fois que tu en as vu un. Si on ne t’avait pas préalablement expliqué à quoi cela servait et où ça se mettait, il y a de fortes chances pour que tu ne l’aies pas deviné.

Et ce n’est que la première étape. Si on t’as pas donné ces informations en les accompagnant de quelques données anatomiques tout en te rassurant que leur utilisation est fort pratique et ne va ni modifier ton corps ni le blesser, tu ne t’es sans doute pas précipité.e pour essayer…

La Flo team va encore radoter, mais tant pis : l’éducation sexuelle est essentielle et doit être généralisée pour éviter un sacré paquet de problèmes par la suite.

 

 

3. LA CROYANCE SELON LAQUELLE LES TAMPONS SONT DANGEREUX

Il paraît que la connaissance libère de la peur...alors voici la section dédiée Syndrome du Choc Toxique (SCT).

Beaucoup de personnes menstruées optent pour les serviettes pour des questions de sécurité et c'est un choix juste et personnel – du moins s'il est fondé sur des informations fiables. Certes, le SCT représente un risque potentiel, mais il est rare et évitable. Si tu changes de tampons très régulièrement et que tu as pris connaissance des premiers symptômes à ne pas ignorer, le risque de problèmes graves est pour ainsi dire nul.

On va aussi préciser que le risque est le même pour toutes les protections internes (cup, éponges, etc) donc si on t’a raconté autre chose, poursuis ta lecture !

Le SCT est causé par des bactéries appelées staphylocoques dorés naturellement présente sur le corps humain. Les staph’ dorés aime bien se nicher dans notre nez, notre gorge et bien sûr dans nos vagins. Et en temps normal tout se passe bien, leur nombre est stable, ils s’intègrent gentiment au sein du monde merveilleux de notre microbiote. Bref tout roule.

Cependant, en cas 1. de forte baisse d’immunité, 2, de staphylocoques issus d’une certaine souche, 3. d’une  prolifération incontrôlée de leur colonie provoquant une infection, et 4. de la fabrication par l’organisme de toxines particulièrement agressives, le SCT peut survenir. Tu noteras que cela fait beaucoup de conditions préalables…

Comme les bactéries se multiplient plus facilement dans du sang qui stagne, il est indispensable de ne pas garder un dispositif retenant le sang à l’intérieur du vagin trop longtemps. Donc on évite les tampons ou cups la nuit par exemple surtout si c’est grasse mat’ le lendemain. En cas d’oubli, pas de panique, des signes précurseurs vont t’alerter au stade primaire de l’infection : fièvre, nausées, éruptions cutanées. Dans ce cas on retire asap le tampon et on consulte.

Le tampon n’est donc pas dangereux en soi et facilite les règles à un grand nombre de personnes menstruées.

 

4. BEAUCOUP NE SAVENT PAS QUE LES TAMPONS EXISTENT

Si tu as cherché des tampons à l’occasion de ton dernier voyage en Chine (bon OK avec le COVID, ça fait sûrement un bail), tu as dû visiter un max de drugstores. Et à moins d’avoir eu la chance de tomber sur une pharmacie fréquentée par des expatrié·es, tu es sans doute revenu.e bredouille ! Scoop : moins de 3% des personnes menstruées en Chine utilisent des tampons, et, jusqu’en 2015, pas une seule usine chinoise n’en fabriquait.

Cette culture du "0 tampon" a été évoquée pour la première fois, pendant les Jeux Olympiques de Rio. La nageuse chinoise Fu Yuanhui avait expliqué au monde entier que le fait d’avoir ses règles avait nuit à sa performance. Les médias internationaux ont applaudi le fait qu’elle évoque publiquement la question du « handicap » des menstruations pendant les compétitions sportives.

Une grande partie du public Chinois a cependant surtout été choqué par la révélation implicite de l’utilisation de tampons par leur championne. 

On constate depuis une croissance de l’utilisation des tampons en Chine mais ce n'est pas non plus phénoménal. Cette situation illustre bien le cercle vicieux "manque d'éducation/sensibilisation = manque d'intérêt".

 

5. LA HONTE DES RÈGLES EST TOUJOURS D’ACTUALITÉ

La présence de gouttes de sang réalistes dans les publicités protections menstruelle est très récente et ne concerne encore que peu de pays. On a aussi eu le droit à un bel emoji « goutte de sang ». Youpi ! Mais il s’agit à chaque fois de sujets à l’origine de controverses : beurk, cachez ce sang… Pendant ce temps, on s’offusque moins de l’hémoglobine qui s’affiche sur nos écrans si celle-ci coule suite à des violences diverses et variées.

Quant aux cultures qui considèrent les femmes impures pendant leurs menstruations, elles sont encore nombreuses. En Inde, rentrer dans un temple quand on a ses règles n’est pas acceptable. Dans certaines communautés sénégalaises, les femmes qui ont leurs règles n'ont pas le droit de cuisiner, de s'occuper du linge ou de manger une glace (à la limite, ok pour ne pas faire la cuisine quelques jours, mais la privation de pot de glace en plein SPM, c’est vraiment pas cool). Dans les zones rurales du Népal, des femmes sont décédées à cause du "chapaudi", une pratique pourtant illégale qui oblige les femmes à s’exiler seules dans une hutte le temps de leurs règles. Chez nous, c’est moins extrême mais on t’a peut-être déjà découragé.e de faire une mayonnaise maison pendant tes règles. Et ce ne sont que quelques exemples d'une longue liste d'oppressions menstruelle.

Nous vivons donc hélas encore dans une société qui entretient le tabou des règles et du sexe féminin (oui c’est naze, et c’est pourquoi on se bat contre cela chaque jour). Donc pas étonnant que l’on de fasse pas l’éloge d’un type de protection menstruelle qui se place DANS le vagin. En comparaison, la serviette semble moins menaçante.

ET NOUS, DANS TOUT ÇA ?

Chez Here We Flo, on se bat pour la liberté de vivre ses règles librement et dignement.

C'est pour cette raison que nous donnons faisons régulièrement des dons de protections menstruelles éco-responsables et que nous reversons 5% de nos profits à des associations qui soutiennent les causes qui nous sont chères. On espère que tu as désormais les informations qui te permettront de choisir librement les protections menstruelles qui te semblent les plus adaptées à ton corps et à ton style de vie. Et si tu veux essayer nos tampons, autant opter pour du 100% coton Bio !

Et pour votre FLO, nos tampons en coton 100% bio et nos serviettes en bambou bio sont livrés directement chez vous. Si vous voulez nous poser des questions à propos de nos tampons et serviettes éco-responsables, ou n'importe quoi d'autre concernant vos règles, n'hésitez pas à nous contacter !